Des milliers d'arbres ont été déracinés ou fragilisés par les tempêtes de ces derniers jours.
Beaucoup sont tombés sur les routes, dans les forêts, dans les parcs, dans les jardins.
Que faire de tout ce bois mort ? Le JT de TF1 se penche sur la question.

Un mythe s’est effondré. Vendredi 3 novembre, le hêtre de Ponthus, arbre le plus célèbre de la forêt de Brocéliande, vieux de près de 300 ans, a été mis à terre par des vents soufflant à plus de 150 km/h. Une victime très symbolique, parmi tant d’autres, de la tempête Ciarán, qui s’est abattue sur l’Hexagone en milieu de semaine dernière, avant d'être aussitôt suivie par Domingos. Sur les routes, dans les forêts, dans les parcs, dans les jardins, ce sont plusieurs milliers d’arbres qui ont ainsi été déracinés ces derniers jours. Ce qui, d’ores et déjà, pose la question de la récupération, voire de la réutilisation, de tout ce bois mort.

Ce lundi matin, Luc Burguin ne sait pas par où commencer. Cet élagueur fait face à un immense capharnaüm. Jeudi dernier, une mini-tornade a fait tomber 150 arbres dans un parc de Penboc'h, à Arradon (Morbihan), où des mesures préventives avaient pourtant été prises. "Il y a quinze jours, on a fait un entretien rigoureux, en abattant certaines grosses branches et quelques arbres qu’on pensait dangereux. Donc les arbres restants étaient vraiment en pleine santé", assure en effet à TF1 Patrick Sicard, directeur du Centre spirituel jésuite de Penboc'h, propriétaire du terrain concerné.

"On ne sait pas comment vont se négocier les prix"

Depuis le passage de la tempête Ciaran, le paysage a définitivement changé. Dans le chaos, il faut désormais faire un état des lieux. Trier, regrouper, puis broyer, c'est la tâche qui incombe à Luc Burguin, pour l’instant seul à officier sur place, en attendant le temps de la revalorisation du bois. "On a les filières pour ça. Il faudra mettre en route les chantiers, ce qui va prendre du temps, mais ça va se faire, ce ne sera pas un problème. Là, c’est encore surtout de la spéculation. Il y a beaucoup d’offres, mais on ne sait pas comment vont se négocier les prix", explique l’élagueur.

Dans une scierie non loin de là, la tempête n'a, de fait, pas provoqué une surcharge de travail. Mais à terme, les événements climatiques à répétition pourraient fragiliser l'activité. "Au lieu d’avoir un massif homogène, avec des dates d’exploitation ordonnées dans le temps, pour couper et replanter chronologiquement comme on l’a toujours fait, tout se retrouve déséquilibré par les incendies ou les tempêtes, ce qui risque de nous poser des soucis", précise le directeur Guillaume Rochette. Le reste du bois récupéré par les camions-grues sera, lui, le plus souvent broyé et utilisé pour le compost.

Le bois mort n’a cependant pas toujours vocation à être réexploité. Bien au contraire. L’Office national des forêts indique sur son site Internet qu’il est même indispensable à la biodiversité, et qu’il convient de laisser volontairement des rémanents, que le bois ait été coupé par la main de l’homme ou celle de mère nature. "Les branchages à terre protègent les sols et se décomposent, favorisant l'humus qui va enrichir les sols, peut-on y lire. Les arbres cassés ou morts naturellement sur pied sont conservés. Ils permettent à de nombreux insectes, champignons, oiseaux de s'y loger. On estime que près de 25% des espèces forestières animales et végétales dépendent de la présence de bois mort." 


Hamza HIZZIR | Reportage TF1 Henri Dreyfus, Manon Monier, Bixente Haccala

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